Mot à dire :
La réponse à cette question est rapportée par Pierre Hillard dans ces mots :
Pierre Hillard – « l’Islam est le dernier rempart contre le nouvel ordre mondial .
L’Islam ne différencie pas le temporel et le spirituel comme les autres religions. Cette particularité empêche pour l’instant les élites mondialistes de transformer les musulmans en gentils consommmateurs surendettés. Pour eux, c’est un frein majeur à l’uniformisation de l’humanité. Leur objectif de n’avoir qu’un seul et même type de consommateur avec une pensée unique ne pourra être atteint que si l’Islam se plie aux règles mondialistes comme les Catholiques l’ont fait avec Vatican II.
Extrait de l’article tiré de : http://911nwo.info/
En juin 2006, un article intitulé « Frontières de sang» sous la signature de Ralph Peters et paru dans la revue militaire américaine Armed Forces Journal(AFJ), a présenté une carte recomposant le Proche-Orient en fonction des critères ethniques et religieux[22]. Tous ces pays voient leurs frontières bouleversées. En fait, son auteur s’inspire largement des travaux de l’islamologue britannique proche de Zbigniew Brzezinski (conseiller du président Obama), Bernard Lewis. Ce dernier est l’auteur de l’expression « Choc des civilisations »[23] reprise avec succès par Samuel Huntington. Pour Bernard Lewis, il s’agit de balkaniser le monde musulman afin de créer de mini-Etats pétroliers plus faciles à contrôler. Un modèle de restructuration appelé « arc de crise » fut présenté dans la revue « Time » en janvier 1979[24]. Cette recomposition complète repose sur le principe du « divisez pour mieux régner ». Cependant, derrière l’aspect politico-économique, la mystique mondialiste s’attaque au cœur du monde musulman concernant un point méconnu de nos sociétés matérialistes. En effet, la nouvelle carte présente un remaniement révolutionnaire : un « Etat sacré islamique » regroupant Médine et la Mecque au sein d’une Arabie Saoudite complètement désarticulée et dont l’éclatement aurait de fatales répercussions sur l’économie mondiale (grandes difficultés d’approvisionnement en pétrole) et sur la stabilité du dollar. Comme le précise son auteur : « La cause principale de la large stagnation du monde musulman réside dans le traitement réservé à la Mecque et à Médine considérés comme leur fief par la famille saoudienne. Les lieux saints de l’Islam soumis au contrôle de la police d’Etat de la part d’un des plus bigots et oppressifs régimes au monde ont permis au Saoud (ndlr : la famille régnante d’Arabie Saoudite) de projeter leur croyance wahhabite à la fois intolérante et disciplinée au-delà de leurs frontières. (…) Imaginez comme le monde musulman se sentirait mieux si la Mecque et Médine étaient dirigés par un Conseil représentatif tournant issu des principales écoles et mouvements de l’Islam dans le monde au sein d’un Etat sacré islamique – une sorte de super Vatican musulman – où l’avenir de la foi serait débattu au lieu d’être arbitrairement fixé »[25].
En effet, parler de l’intégration du monde musulman à l’axe euro-atlantique et aux principes du nouvel ordre mondial signifie que cela ne peut se faire qu’à la condition de modifier radicalement leurs référents religieux et, par ricochet, politiques, économiques, sociaux et psychologiques. La mystique mondialiste veut imposer son baptême permettant la mise en forme d’un panthéisme. La création d’un « Etat sacré de l’Islam » et d’un « Conseil représentatif tournant » en mesure de modifier la religion de l’intérieur correspond à l’instauration d’un Vatican II de l’Islam. Pour rappel, les préceptes de l’Eglise catholique étant incompatibles avec la doxa mondialiste, il fut nécessaire de favoriser un aggiornamento complet grâce à Vatican II (1962-1965) afin de permettre aux successeurs de saint Pierre de soumettre la doctrine catholique à l’idéologie mondialiste dans le cadre d’une Agapè inversée et célébrée dans le Temple des Nations Unies. Ce fut affirmé sans ambiguïtés par Jean XXIII qui, dans son encyclique Pacem in terris de 1963[26], rappelait la nécessité d’un « pouvoir supranational ou mondial » qui ne soit pas institué de force permettant « l’établissement d’une organisation juridico-politique de la communauté mondiale ». Cette affirmation fut reprise par Benoît XVI qui n’hésita pas à encourager l’humanité à s’engager « dans l’édification d’un nouvel ordre mondial » dans son message de Noël en 2005[27]. Ce pape réitéra son engagement, dans son encyclique Veritas in caritate de 2009, en appelant à créer une « autorité politique mondiale » en liaison avec l’ONU[28]. C’est la même démarche qui attend les pays musulmans si le projet consistant à entièrement déstructurer cette zone géographique du Maroc à l’Afghanistan arrive à son terme. Cette politique de dissolution et de recomposition doit favoriser les luttes entre sunnites et chiites, entre musulmans et chrétiens et conduire à une confrontation brutale avec le sionisme. De ce magma en fusion, un « Islam des Lumières » doit théoriquement émerger du chaos engendré par la mystique mondialiste afin de l’intégrer aux dogmes de la gouvernance mondiale. L’heure de vérité a sonné. Finalement, les auteurs de ce drame aux conséquences incalculables (politiques, économiques, énergétiques et en vies humaines) suivent à la lettre les fameux vers du poème de Goethe, « L’apprenti sorcier », qui rappelaient : « Les esprits que j’ai réveillés ne veulent plus m’écouter ».
Pierre Hillard, pour Mecanopolis
Pierre Hillard est l’auteur de « La marche irrésistible du nouvel ordre mondial », aux Editions François-Xavier de Guibert.
Source : http://pourdemain.over-blog.net/article-l-islam-dernier-rempart-contre-le-mondialisme-69684711.html
La guerre contre les Musulmans sous couvert de guerre contre le terrorisme
Des recherches prouvent que la « guerre contre le terrorisme » menée par les Etats-Unis a tué pas moins de 2 millions de personnes ; mais ce chiffre n’est qu’une fraction de l’ensemble des morts dont l’Occident s’est rendu responsable en Irak et en Afghanistan depuisLe mois dernier, Physicians for Social Responsibility (PRS), organisation basée à Washington DC, a publié une étude historique qui conclut que le nombre de morts occasionnées au cours des dix ans de la « guerre contre le terrorisme », lancée suite aux attentats du 11 septembre, s’élève à au moins 1,3 million de personnes et pourrait atteindre 2 millions de personnes.
Produit par un groupe de médecins lauréat du prix Nobel de la paix, ce rapport de quatre-vingt-dix-sept pages est le premier à comptabiliser le nombre total de victimes civiles des interventions antiterroristes des Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.
Le rapport de PSR a été rédigé par une équipe interdisciplinaire d’éminents spécialistes de la santé publique, dont le Dr Robert Gould, directeur de la sensibilisation et de l’éducation des professionnels de la santé au centre médical de l’université de Californie, à San Francisco, ainsi que le Pr Tim Takaro, de la faculté des sciences de la santé de l’université Simon Fraser.
Ce rapport a été presque complètement ignoré par les médias anglophones, bien qu’il s’agisse de la première tentative effectuée par un organisme de santé publique d’importance mondiale de produire un calcul scientifiquement solide du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme » dirigée par les Etats-Unis et la grande Bretagne.
Attention aux écarts
Le rapport de PSR est décrit par le Dr Hans von Sponeck, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, comme « une contribution significative visant à réduire l’écart entre les estimations fiables du nombre de victimes de la guerre, en particulier parmi les civils en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, et les chiffres tendancieux, manipulés voire frauduleux ».
Le rapport procède à un examen critique des précédentes estimations du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme ». Ainsi, le document critique fortement le chiffre le plus fréquemment cité par les médias traditionnels comme faisant autorité, à savoir 110 000 morts, selon les estimations de l’Iraq Body Count (IBC). Ce chiffre est tiré d’un assemblage de reportages des médias sur les massacres de civils ; cependant, le rapport produit par PSR identifie de graves lacunes et des problèmes d’ordre méthodologique liés cette approche.
Par exemple, alors que 40 000 corps avaient été enterrés à Najaf depuis le lancement de la guerre, IBC a enregistré seulement 1 354 victimes à Najaf pour la même période. Cet exemple montre l’ampleur de l’écart entre l’estimation publiée par IBC pour Najaf et le nombre de morts réel, dont le coefficient est de plus de 30 dans ce cas.
La base de données d’IBC est truffée de ce genre de lacunes. Dans un autre exemple, IBC a enregistré seulement trois frappes aériennes au cours d’une période donnée en 2005, alors que le nombre d’attaques aériennes était en fait passé de 25 à 120 pendant cette année. Encore une fois, l’écart atteint un coefficient de 40.
Selon l’étude publiée par PSR, l’étude très controversée de la revue The Lancet, qui a estimé à 655 000 le nombre de victimes en Irak jusqu’en 2006 (et plus d’un million jusqu’à aujourd’hui, par extrapolation), était susceptible d’être beaucoup plus précise que les chiffres avancés par IBC. En effet, le rapport confirme un quasi-consensus parmi les épidémiologistes quant à la fiabilité de l’étude du Lancet.
Malgré certaines critiques légitimes, la méthodologie statistique appliquée dans l’étude est la norme universellement reconnue pour déterminer un nombre de victimes dans des zones de conflit, utilisée par les agences et les gouvernements internationaux.
Un déni politisé
PSR a également examiné la méthodologie et la conception d’autres études présentant un nombre de morts inférieur, tel qu’un article du New England Journal of Medicine, sérieusement imprécis sur tout un ensemble de points.
Cet article a fait l’impasse sur les zones les plus touchées par la violence, à savoir Bagdad, Anbar et Ninive, et s’est appuyé sur les données erronées d’IBC pour extrapoler sur ces régions. Il a également imposé des « restrictions à caractère politique » sur la collecte et l’analyse de données – les interviews ayant été menées par le ministère irakien de la Santé, qui était « totalement dépendant de la puissance occupante » et avait refusé de publier des données sur le nombre de victimes irakiennes enregistré, sous la pression américaine.
En particulier, PSR a évalué les affirmations de Michael Spaget, John Sloboda ainsi que d’autres professionnels qui ont remis en question les méthodes de collecte de données de l’étude du Lancet, les accusant d’être potentiellement frauduleuses. PSR a montré que ces allégations étaient fallacieuses.
Les quelques « critiques justifiées », conclut PSR, « ne permettent pas de remettre en cause dans leur ensemble les résultats des études menées par le Lancet. Ces chiffres représentent toujours les meilleures estimations actuellement disponibles. » Les résultats de l’étude du Lancet sont également corroborés par les données d’une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Medicine, qui est arrivée au chiffre de 500 000 victimes irakiennes causées par la guerre. Dans l’ensemble, PSR conclut que le nombre le plus probable de victimes civiles en Irak de 2003 jusqu’à ce jour s’élève à environ un million.
L’étude de PSR ajoute à ce chiffre au moins 220 000 victimes en Afghanistan et 80 000 au Pakistan, tuées directement ou indirectement à cause de la guerre menée par les Etats-Unis, pour un total « prudent » d’1,3 million de victimes. Le chiffre réel pourrait facilement atteindre « plus de 2 millions ».
Pourtant, même l’étude menée par PSR comporte des limites. Premièrement, la « guerre contre le terrorisme » post-11 septembre n’était pas une nouveauté, mais simplement une extension des politiques interventionnistes antérieures menées en Irak et en Afghanistan.
Deuxièmement, le sérieux manque de données concernant l’Afghanistan a probablement conduit PSR à sous-estimer le nombre de morts en Afghanistan dans son étude.
En Irak
La guerre en Irak n’a pas commencé en 2003, mais en 1991 avec la première guerre du Golfe, qui a été suivie par le régime de sanctions des Nations unies.
Une première étude du PSR, dirigée par Beth Daponte, alors démographe au Bureau du recensement du gouvernement américain, est arrivée au constat que le nombre de morts causées en Irak par l’impact direct et indirect de la première guerre du Golfe s’élève à environ 200 000 Irakiens, principalement des civils. Son étude gouvernementale interne a été supprimée.
Après le retrait des forces dirigées par les Etats-Unis, la guerre en Irak s’est prolongée sous une forme économique, à travers le régime de sanctions des Nations unies imposé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sous le prétexte de refuser de fournir à Saddam Hussein les matériaux nécessaires pour fabriquer des armes de destruction massive. Selon cette logique, les articles interdits à l’Irak comprenaient un grand nombre d’articles du quotidien indispensables.
Selon les chiffres incontestés de l’ONU, 1,7 million de civils irakiens, dont la moitié était des enfants, sont morts à cause du régime de sanctions brutal imposé par l’Occident.
Ces morts de masse semblaient délibérées. Parmi les articles interdits par les sanctions de l’ONU figuraient des produits chimiques et des équipements essentiels pour le système de traitement des eaux irakien. Un document secret de la Defence Intelligence Agency (DIA) américaine, découvert par le professeur Thomas Nagy de la School of Business de l’université George Washington, a constitué selon ce dernier « une première ébauche d’un génocide commis contre les Irakiens ».
Dans son article pour l’Association of Genocide Scholars de l’université du Manitoba, le Pr Nagi a expliqué que le document de la DIA révélait « dans les moindres détails une méthode pleinement fonctionnelle visant à « dégrader complètement le système de traitement de l’eau » de toute une nation » sur dix ans. La politique de sanctions créerait « les conditions propices à une large propagation de maladies, y compris d’épidémies à très grande échelle », permettant ainsi de « liquider une partie importante de la population irakienne ».
Cela signifie qu’en Irak uniquement, la guerre menée par les Etats-Unis entre 1991 et 2003 a tué 1,9 million d’Irakiens, auxquels s’ajoutent environ un million de victimes entre 2003 et aujourd’hui, pour un total de presque 3 millions de victimes irakiennes en l’espace de deux décennies.
En Afghanistan
L’estimation par PSR du nombre total de victimes en Afghanistan pourrait également être très prudente. Six mois après la campagne de bombardement de 2001, Jonathan Steele du journal The Guardian a révélé que dans l’ensemble des zones, 1 300 à 8 000 Afghans ont été tués directement, tandis que 50 000 autres morts évitables ont été causées indirectement par la guerre.
Dans son livre Body Count: Global Avoidable Mortality Since 1950 (2007), le Pr Gideon Polya a appliqué la même méthodologie que celle utilisée par The Guardian aux données de mortalité annuelle de la Division de la population des Nations unies afin de calculer des estimations plausibles de la surmortalité. Biochimiste retraité ayant officié à l’université de La Trobe, à Melbourne, Polya conclut que le total des victimes afghanes évitables de la guerre en cours depuis 2001 et des privations imposées par l’occupation s’élève à environ 3 millions de personnes, dont environ 900 000 enfants de moins de cinq ans.
Bien que les conclusions du Pr Polya n’aient pas été publiées dans une revue universitaire, son étude réalisée dans l’ouvrage Body Count a été recommandée par le Pr Jacqueline Carrigan, sociologue à l’université d’Etat de Californie. Dans un compte rendu publié dans Socialism and Democracy, revue diffusée par la maison d’édition Routledge, le Pr Carrigan décrit le travail du Pr Polya comme étant « une description riche en données de la situation globale de la mortalité ».
Comme en Irak, l’intervention américaine en Afghanistan a commencé bien avant le 11 septembre, sous la forme d’un soutien militaire, logistique et financier apporté secrètement aux talibans à partir de 1992 environ. Cette aide américaine a servi d’élan à la conquête violente par les talibans de près de 90 % du territoire afghan.
Dans un rapport publié en 2001 par l’Académie nationale des sciences américaine, « Forced Migration and Mortality », Steven Hansch, épidémiologiste éminent et directeur de Relief International, a noté que la surmortalité en Afghanistan due aux impacts indirects de la guerre à travers les années 1990 pourrait au total se situer entre 200 000 et 2 millions de victimes. Bien entendu, l’Union soviétique a également sa part de responsabilité après avoir contribué à dévaster les infrastructures civiles, ouvrant ainsi la voie à toutes ces morts.
En tout, cela indique que le nombre de morts total en Afghanistan liées aux impacts directs et indirects de l’intervention menée par les Etats-Unis du début des années 1990 jusqu’à aujourd’hui pourrait atteindre 3 à 5 millions de victimes.
Le déni des chiffres
Selon les chiffres explorés ici, le nombre total de victimes des interventions occidentales en Irak et en Afghanistan depuis les années 1990 (directement par des massacres et suite à l’impact à long terme des privations imposées par la guerre) s’élève probablement aux environs de 4 millions (2 millions en Irak de 1991 à 2003, puis 2 millions lors de la « guerre contre le terrorisme ») et pourrait atteindre 6 à 8 millions en prenant en compte les estimations plus élevées du nombre de morts évitables en Afghanistan.
Ces chiffres pourraient être trop élevés, mais on ne le saura jamais avec certitude. Les forces armées américaines et britanniques, dans le cadre de leur politique, refusent de garder une trace du nombre de victimes civiles des opérations militaires, qui constituent un inconvénient superflu.
En raison du sérieux manque de données en Irak, de la quasi-absence complète d’archives en Afghanistan et de l’indifférence des gouvernements occidentaux vis-à-vis des victimes civiles, il est littéralement impossible de déterminer la véritable ampleur des pertes de vies humaines.
En l’absence même de toute possibilité de corroborer les calculs, ces chiffres fournissent des estimations plausibles basées sur l’application des normes de méthodologie statistique aux meilleures données disponibles, même si celles-ci sont rares. Ces chiffres donnent une indication, voire une description précise, de l’ampleur du cataclysme.
Une grande partie de ces morts ont été justifiées dans le contexte de la lutte contre la tyrannie et le terrorisme. Pourtant, grâce au silence des grands médias, la plupart des gens n’ont aucune idée de l’ampleur réelle de la longue vague de terreur provoquée en leur nom par la tyrannie américaine et britannique en Irak et en Afghanistan.
– Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception ») pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Légende photo : un garçon irakien regarde les photos des victimes d’un raid aérien américain qui a tué 450 hommes, femmes et enfants réfugiés dans l’abri d’al-Ameriyah en 1991, Bagdad (Irak), le 17 juillet 2003 (AFP).
Traduction de l’anglais (original).
Source :
- A
« guerre sainte » contre l’islam
RACISME, ISLAMOPHOBIE ET ANTISÉMITISME
ORIENT XXI > MAGAZINE > ALAIN GRESH> 9 FÉVRIER 2017
En faisant interdire le territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans, le nouveau président Donald Trump a facilité la libération de la parole et les comportements racistes à l’égard des musulmans, mais également des juifs et d’autres minorités. Trump et une partie de son administration se place dans une perspective de croisade contre l’islam et les musulmans. Iront-ils jusqu’à une nouvelle guerre ?
Marche contre l’islamophobie à Minneapolis, Minnesota.
Fibonacci blue, 17 septembre 2016.
Donald Trump a signé le 27 janvier dernier un décret présidentiel sur la « protection de la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis ». Ce texte interdit le territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans (Irak, Syrie, Soudan, Somalie, Yémen, Libye, Iran) pour une période de trois mois. Par ailleurs, Washington a suspendu pendant quatre mois le programme fédéral d’admission et de réinstallation de réfugiés de pays en guerre. Enfin, les réfugiés syriens, dont 18 000 seulement ont été acceptés aux États-Unis depuis 2011 -– contre quelque 2 millions en Turquie et 1 million au Liban -–, sont interdits d’entrée jusqu’à nouvel ordre. Et Donald Trump a laissé entendre que, si cette interdiction était levée, la priorité serait accordée aux réfugiés chrétiens.
Le président américain n’a pas été jusqu’à mettre en œuvre certaines de ses promesses de campagne, comme l’interdiction du territoire à tout musulman ou l’établissement d’un fichier des musulmans américains. Néanmoins, sa décision a soulevé une levée de boucliers dans la plupart des pays du monde — à l’exception de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et des Émirats arabes unis, pays exemptés par le président américain et dont les citoyens représentaient pourtant 18 des 19 pirates de l’air responsables du 11-Septembre. Elle s’est heurtée aussi à une résistance active aux États-Unis où s’est engagée une bataille juridique entre l’exécutif et une partie des juges.
LIBÉRATION DE LA PAROLE RACISTE
Mais elle a également libéré dans le pays une parole raciste qui vise aussi bien les musulmans que les noirs et même les juifs. Dans la deuxième quinzaine de janvier, 48 centres communautaires juifs américains ont dû être évacués à la suite de menaces de bombes1. Un communiqué officiel publié à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes du génocide perpétré par les nazis pendant la seconde guerre mondiale a été révisé par la Maison Blanche pour en supprimer toute mention des juifs. Richard Steiner, un des leaders idéologiques de l’alt-right(pour droite alternative) a salué cette « déjudaïsation » du génocide.
Cette résurgence de l’antisémitisme peut sembler étrange au moment où Trump affirme sa solidarité avec Israël. Pour le comprendre, on peut citer ce qu’écrivait l’universitaire israélien Benjamin Beit-Hallahmi, analysant l’étrange alliance entre le gouvernement de l’apartheid sud-africain, dont l’idéologie puisait dans les principes du nazisme, et Israël : « On peut détester les juifs et aimer les Israéliens, parce que, quelque part, les Israéliens ne sont pas juifs. Les Israéliens sont des colons et des combattants, comme les Afrikaners. Ils sont durs et résistants. Ils savent comment dominer »2. Comme les « conquérants de l’Ouest » qui avaient colonisé les vastes terres américaines en éliminant les Indiens.
Au-delà de la xénophobie, l’élection de Trump porte de graves menaces internationales. Même si l’administration reste divisée sur de nombreux problèmes, une coterie puissante, dans les couloirs de la Maison Blanche, considère que l’Occident est engagé dans une guerre mondiale contre l’islam. Une récente enquête de l’International New York Times souligne que « Trump a installé une vision noire de l’islam au cœur de la politique américaine »3. Les journalistes rappellent que le candidat président avait comparé les menaces actuelles sur les États-Unis à celles qu’avaient représentées « les grands maux du XX e siècle », le nazisme et le communisme. Deux hommes jouent un rôle essentiel dans ce clan, le général Michael Flynn, qui est devenu conseiller national à la sécurité et qui pense que « la peur de l’islam est rationnelle » et Stephen K. Bannon, conseiller stratégique du président à qui Trump a offert un poste permanent au Conseil de sécurité nationale — ce qui lui donne une influence majeure sur la définition de la politique étrangère des États-Unis.
VERS UNE NOUVELLE « GUERRE SAINTE »
« Nous nous trouvons aux prémices d’un conflit très brutal et sanglant, qui va littéralement éradiquer tout ce dont on a hérité depuis 2 000 ou 2 500 ans »,déclarait-il en 20154. Officier de marine devenu homme d’affaires (notamment chez Goldman Sachs), il a dirigé Breitbart News, un site d’extrême droite, complotiste, porte-parole de l’alt-right, pour qui les républicains comme la chaîne ultraconservatrice Fox News sont des conservateurs bien trop mous. S’y sont exprimés aussi bien des suprématistes blancs que des antisémites notoires. Et Bannon lui-même voit dans les juifs, trop libéraux à ses yeux, des « facilitateurs » (enablers) du djihad5.
Selon le journaliste israélien Chemi Shalev, Bannon croit « dans des vérités absolues, dans des visions apocalyptiques, dans une guerre à mort entre Gog et Magog »6]. Nous vivrions des « croisades à rebours », et les forces sombres de l’islam sont « en route pour détruire l’Occident, dont la résistance a été sapée par les athées et par les libéraux ». Le journaliste note le parallèle entre ces propos et ceux de Benyamin Nétanyahou qui, dans son livre A Place Among Nations7, écrivait que « le fondamentalisme islamique est une tumeur cancéreuse qui représente une sérieuse menace pour la civilisation occidentale ».
Comment se traduiront, sur la scène internationale, de telles orientations ? Il est encore trop tôt pour le dire. Trump vient de décider un certain nombre de sanctions contre l’Iran et son programme de missiles et dénonce avec une vigueur inédite l’intervention de ce pays au Yémen. Mais la République islamique lutte aux côtés des alliés des États-Unis en Irak et s’oppose à Al-Qaida et l’organisation de l’État islamique (OEI). Pour sortir de ces contradictions et des promesses faites à son électorat, le président américain aura-t-il besoin de s’engager, comme le craint le journaliste Bradley Burston, dans une nouvelle guerre, baptisée « sainte »8 pour l’occasion ?
1Jewish community centers in US receive nearly 50 bomb threats in 2017 so far, Haaretz.com, 4 février 2017.
2The Israeli Connection. Who Israel Arms and Why, Pantheon Books, New York, 1987.
3Scott Shane, Matthew Rosenberg, Eric Lipton, « Trump Pushes Dark View of Islam to Center of U.S. Policy Making », New York Times,1er février 2017.
4Voir la vidéo « Qui est Stephen Bannon, l’homme de l’ombre de Donald Trump ? », Le Monde, 4 février 2017.
5JTA, Steve Bannon Described U.S. Jews as ’Enablers’ of Jihad, Haaretz, 5 février 2017.
6Chemi Shalev, « Trump and Bannon Are Implementing Netanyahu’s Playbook on Radical Islam », Haaretz, 3 février 2017.
7Bantam Books, 1993.
8Bradley Bruston, « Trump Needs a Holy War », Haaretz, 6 février 2017.
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Source : http://orientxxi.info/
Un avis sur « Pourquoi cette guerre contre les Musulmans ? »