
Mon commentaire sur l’article(1) dont lien ci-dessous.
L’Algérie regorge d’hommes et de femmes valeureux mais il y a quelque chose qui cloche, qui la bloque dans son projet de développement. Dans toute analyse de sa situation politique, économique et sociale, il ne faut jamais oublier que son tissu social a fait l’objet d’une refonte totale pendant 132 ans par la France durant son occupation(2).
Cette dernière a essayé par tous les moyens d’effacer l’identité de l’individu algérien en l’amarrant à sa culture judéo-chrétienne d’un côté et, de l’autre, en dévaluant sa riche culture originelle dont l’axe central est l’Islam, essayant de lui lui inculquer que c’est une culture débridée qui va en porte-à-faux avec la modernité, bénie en cela par le pape Grégoire XVI lui-même. Il suffit de lire l’histoire de ses hommes d’église comme le premier évêque d’Alger, Antoine-Adolphe Dupuch et le fameux cardinal Lavigerie.(2)
« Mgr Dupuch voulait christianiser par toutes les méthodes possibles, notamment par la force et surtout par la corruption » .( P.Lesourd. L’œuvre civilisatrice des Pères Blancs. Edit.X. p.119. 1931)

Cardinal Lavigerie : « Il faut relever ce peuple, il faut cesser de le parquer dans son Coran, comme on l’a fait trop longtemps, par tous les moyens possibles, il faut lui inspirer, dans ses enfants du moins, d’autres sentiments, d’autres principes, il faut que la France lui donne, je me trompe, lui laisse donner l’Evangile, ou qu’elle le chasse dans les déserts, loin du monde civilisé… Hors de là , tout sera un palliatif insuffisant et impuissant « . (C. Lavigerie : Lettre pastorale du 6 avril 1868). »

Cardinal d’Alger(1882 /1892)-Fondateur de la congrégation de missionnaires »Les Pères Blancs »
Cette lettre pastorale fait écho à la Bulle Romanus Pontifex du pape Nicolas V du 8 Janvier 1455 dont extrait :
“… pour envahir, traquer, capturer, vaincre et subjuguer tous les Sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient et de réduire leurs personnes en esclavage perpétuel…”
Quant à Charles de Foucauld, ancien officier militaire, juste après avoir été ordonné prêtre le 9 juin 1901, se rendit la même année en Algérie, à Tamanrasset avec le projet, disait-il, de « crier l’Évangile par toute sa vie. » Il s’installa dans son ermitage situé au Hoggar où il fut tué le 1er décembre 1916 pour son rapprochement auprès des autorités coloniales françaises.


Cet état de fait a porté un coup douloureux, qui se ressent encore, aux aspirations du peuple algérien à une vie meilleure car l’esprit de certains, nostalgiques de « l’Algérie française », est toujours bercé par l’ancienne puissance coloniale.
Mais la mémoire algérienne retiendra à jamais que son identité a été forgée par l’Islam et par ses luttes millénaires pour sa liberté et que, je cite,« l’Algérie ne peut être la France. Elle ne veut pas devenir la France. Elle ne pourrait pas devenir la France, même si elle le voulait. Elle est même une nation très éloignée de la France, par sa langue, par ses mœurs, par sa race et par sa religion et elle ne veut pas s’y intégrer. »Cheikh Abdelhamid Ben Badis, Revue Echihab, 1936.

(1) L’article en question :
https://reseauinternational.net/l-algerie-aleatoire-dans-la-tribune-diplomatique-internationale/
(2) Voir :
Ahmed Miloud