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Tortures à Guantanamo |
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Rapport de la Croix-Rouge sur Guantanamo
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13.05.2004
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(Reuters) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a publié un nouveau rapport critiquant les conditions de détention à la base américaine de Guantanamo. Le document avait été remis cette semaine par le CICR au département d’Etat.

Un porte-parole du CICR, Florian Westphal, déplore que les détenus de Guatanamo se trouvent dans un vide juridique, « hors de portée du droit ».

En janvier, le président du CICR, Jakob Kellenberger, avait soulevé le problème avec de hauts responsables américains, indiquant dans un communiqué que les préoccupations de son organisation n’avaient pas reçu de « réponse adéquate ». « Cela reste entièrement valable », a commenté Florian Westphal.

Un autre rapport confidentiel du CICR publié dans le Wall Street Journal sur les prisons américaines en Irak a provoqué une grande émotion dans le monde en évoquant les sévices infligés par les policiers militaires américains. Le CICR y estimait que dans certains cas, on pouvait parler de « cas équivalant à de la torture ».

Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d’interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d’Al Qaïda à Guantanamo et en d’autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d’interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l’avenir.

Deux anciens détenus dénoncent les sévices à Guantanamo
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14.05.2004
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(AP) – Deux détenus britanniques libérés de la base américaine de Guantanamo à Cuba ont déclaré que les prisonniers y étaient forcés à se dévêtir et étaient enchaînés au sol durant des heures.

Dans une lettre ouverte envoyée jeudi au président George W. Bush et à la commission des services armés du Sénat américain, Shafiq Rasul et Asif Iqbal racontent en détail les sévices subis pendant leurs deux années de détention à Guantanamo. Ils affirment avoir été battus, interrogés sous la menace d’une arme à feu, ou forcés de rester accroupis les mains enchaînées entre les jambes pendant des heures durant les interrogatoires. Les gardes utilisaient de la lumière stroboscopique, des chiens et de la musique assourdissante -notamment celle du rappeur américain Eminem- pour les forcer à parler, précisent-ils.

Les deux anciens prisonniers affirment également qu’ils n’étaient pas autorisés à utiliser les toilettes durant les interrogatoires qui duraient souvent plus de 12 heures. Les détenus étaient souvent forcés à se déplacer entièrement nus en guise de punition, et ce même en présence des gardiens du sexe opposé. « Les soldats nous ont dit: nous pouvons faire tout ce que nous voulons », soulignent-ils dans leur lettre, publiée par le Centre pour les droits constitutionnels, basé à New York, qui assiste les deux hommes.

Ils disent également avoir vu un détenu passé à tabac alors qu’il se remettait d’une opération et recevait un traitement psychiatrique. « Ils ont marché sur son cou, lui ont donné des coups de pied dans l’estomac alors qu’il avait des tiges en métal à cet endroit suite à l’opération et ont cogné sa tête contre le sol. Une gardienne a reçu l’ordre d’entrer dans la cellule et de lui donner des coups de pied et de le battre, ce qu’elle a fait ».

Rasul et Iqbal accusent le général Goeffrey Miller d’avoir institué de nouvelles procédures d’interrogatoire, notamment en enchaînant pendant des heures un détenu à un crochet au sol pour limiter ses mouvements. Le général Miller était en charge de la mission Guantanamo de novembre 2002 à mars 2004. Il est désormais responsable des prisons américaines en Irak, où il a promis de mettre en oeuvre des réformes radicales.

Plus de 600 prisonniers sont toujours détenus à Guantanamo en raison de leurs liens présumés avec l’ancien régime taliban ou Al-Qaïda. Les Etats-Unis leur refusent le droit de bénéficier de la convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Aucun des détenus de Guantanamo n’a été inculpé ou autorisé à voir un avocat. Certains sont emprisonnés depuis plus de deux ans.

Autre témoignage d’un détenu de Guantanamo
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16.05.2004
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(AP) – Dans un entretien avec le quotidien « The Observer » à Londres, un ressortissant britannique libéré en mars de la prison de Guantanamo après deux ans de détention. Terek Dergoul, 26 ans, déclare avoir été physiquement abusé durant les interrogatoires à la base américaine.

Selon Terek Dergoul, les prisonniers étaient attaqués en cas d’infractions mineures par des unités connues sous le nom de Force de réaction extrême, et les attaques étaient filmées. « Il y avait toujours un gars derrière l’escouade en train de filmer tout ce qui se passait », déclare-t-il. Le porte-parole de Guantanamo, le colonel Leon Sumpter a confirmé au journal que les actions de cette unité étaient enregistrés pour pouvoir être visionnés par l’hiérarchie.

Terek Dergoul a également déclaré qu’il avait reçu des coups de poing et des coups de pied, et que sa barbe, ses cheveux et ses sourcils avaient été rasés. Durant les interrogatoires, il était enchaîné et laissé dans une chambre froide jusqu’à huit heures..

Des enfants détenus à Guantanamo
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29.01.2004
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(RV) – On a appris à l’occasion de leur libération en Janvier 2003 que trois enfants étaient internés au camp de Guantanamo. Agés de 11 à 13 ans au moment de leur arrestation, ils étaient incarcérés depuis janvier 2002.

Le Pentagone, qui a annoncé cette nouvelle, précise que ces enfants ne seront ni poursuivis ni jugés. D’après les militaires, ils ne constituent plus une menace pour les États-Unis et leur interrogatoire ne présente plus d’intérêt.

Des interrogatoires trop durs pour les agents du FBI
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13.05.2004
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(Reuters) – Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d’interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d’Al Qaïda à Guantanamo et en d’autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d’interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l’avenir.

Un innocent détenu 2 ans à Guantanamo
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09.09.2004
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(AP) Plus de deux ans après sa capture en Afghanistan, l’un des 585 prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo, va pouvoir rentrer chez lui, les autorités ayant réalisé après examen de son dossier qu’il n’était pas un « combattant ennemi ».

C’est la première fois qu’un suspect est officiellement innocenté par le jury militaire qui a examiné 30 dossiers depuis le 13 août 2004.

Le gouvernement américain définit les combattants ennemis comme des « individus qui ont pris part ou soutenu les forces d’Al-Qaïda ou les talibans, ou d’autres forces engagées dans des hostilités contre les Etats-Unis ou ses partenaires dans la coalition ». Une personne définie comme telle peut être détenue sans inculpation, ni avocat jusqu’à la fin du conflit.

Expérimentations médicales à Guantanamo
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03.09.2004
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(AFP) Deux des quatre Français rapatriés de Guantanamo ont affirmé avoir été menacés avec des chiens, subi des mauvais traitements et des humiliation utilisant la nudité de détenus, ont rapporté samedi leurs avocats à l’Associated Press.

Les témoignages transmis par les avocats de deux français rapatriés de Guantanamo permettent d’en savoir un peu plus sur les conditions de détention dans le camp de concentration américain.

Outre les menaces avec les chiens, les mauvais traitements, et les humiliations utilisant la nudité, les ex-prisonniers disent avoir dû ingérer régulièrement des médicaments. Ils dénoncent des expérimentations médicales et racontent sortir « d’un enfer ». Ces produits administrés « de force » provoquaient chez certains des somnolences et pour d’autres, des effets secondaires comme des éruptions cutanées, a précisé l’un des avocats, Me Debray.

Camps de concentration en construction aux Etats-Unis
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12.04.2004
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Le ministre américain de la Justice John Ashcroft a ordonné la construction de camps d’internement aux Etats-Unis. Ils ont été conçus pour accueillir des milliers de personnes.

L’administration Bush n’a pas précisé l’usage qu’elle comptait faire de ces camps. Officiellement, ils sont construits à titre préventif, pour le cas où…

(source:Réseau Voltaire)

La guerre contre le terrorisme sape les droits de l’Homme
selon Amnesty International
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26.05.2004
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(AP-AFP) – Sous les feux croisés des organisations terroristes et de la réaction des Etats, les droits de l’Homme et le droit international en général ont subi en 2003 « les attaques les plus systématiques depuis 50 ans », estime Amnesty International dans son rapport annuel rendu public le 26 Mai.

« Cette situation est à l’origine d’un monde où la méfiance, la peur et la division gagnent chaque jour du terrain », ajoute l’organisation. Sa secrétaire générale, Irene Khan, condamne d’abord le recours au terrorisme. Elle souligne que le monde entier est désormais concerné mais critique la réponse faite à cette menace.

« Les gouvernements n’agissent plus dans une perspective morale et sacrifient les valeurs universelles sur l’autel de la sécurité », déclare-t-elle. « De puissants Etats laissent de côté, sapent ou font voler en éclats les principes du droit international et les instruments de l’action multilatérale susceptibles de nous protéger contre ces attaques.
(…) Les visées sécuritaires mondiales du gouvernement des Etats-Unis se révèlent dépourvues de principes ou de clairvoyance. (…) Ce n’est pas en sacrifiant les droits humains au nom de la sécurité intérieure, en se rendant coupable de violations des droits humains sur son territoire, en fermant les yeux sur les atteintes (aux droits fondamentaux) commises à l’étranger et en recourant sans restriction à des frappes militaires préventives qu’un gouvernement peut espérer renforcer la sécurité ou défendre la liberté », dénonce Mme Khan. Dans ce contexte, poursuit-elle, le fait de mener une campagne contre le terrorisme et pour les droits de l’Homme, tout en foulant ceux-ci aux pieds, relève du « double langage ».

Le rapport cite les détentions sans inculpation ni jugement sur la base américaine de Guantanamo à Cuba. En 2003, « plus de 600 prisonniers y étaient maintenus en détention illimitée, échappant à la sphère d’action des tribunaux des Etats-Unis, dans un vide juridique sans précédent », écrit le rapport. Il évoque aussi des meurtres de civils en Irak et les abus commis par des soldats américains sur des prisonniers irakiens. Les abus présumés commis par des militaires à la prison d’Abou Ghraib à Bagdad sont dénnoncés comme des crimes de guerre.

« En refusant de protéger les droits fondamentaux de coupables présumés, les gouvernements portent atteinte aux droits d’innocents et nous mettent tous en danger », prévient Amnesty.

Le rapport 2004 critique aussi plusieurs autres gouvernements, dont ceux de France, d’Espagne, du Portugal, de Malte, d’Irlande et d’Ouzbékistan qui ont adopté depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis des lois antiterroristes constituant des « régressions » en matière de liberté et de droits individuels.
Qui plus est, dénonce Amnesty, « les Etats ne se sont pas préoccupés des véritables armes de destruction massive que sont l’injustice et l’impunité, la pauvreté, la discrimination et le racisme, le commerce non réglementé d’armes légères, la violence contre les femmes et contre les enfants ».

Elargissement des enquêtes sur les sévices
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24.05.2004
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(Reuters) – Le scandale des sévices perpétrés sur des prisonniers par des soldats américains en Irak menace de s’étendre à l’Afghanistan et à la base de Guantanamo (Cuba). Les missions d’inspection sur les conditions de détention dans cette dernière se succèdent alors que d’anciens détenus récemment libérés affirment y avoir été victimes de mauvais traitements.

En Afghanistan, le général Charles Jacoby a commencé à examiner les conditions de détention dans la vingtaine de prisons gérées par l’armée américaine, a annoncé lundi le Pentagone. Au moins trois prisonniers y sont morts et d’anciens détenus disent y avoir subi des sévices. Le général Jacoby devrait remettre son rapport à la mi-juin.

Concernant Guantanamo, le vice-amiral Albert Church, qui a visité brièvement la base début mai, à la demande du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, a recommandé un examen plus approfondi des conditions de détention. Il a estimé que les prisonniers étaient bien traités, mais que la situation avait pu être différente auparavant.

Plusieurs anciens détenus britanniques récemment libérés affirment avoir été victimes de mauvais traitements à Guantanamo et que les sévices auraient été filmés. Le sénateur américain Patrick Leahy a demandé au Pentagone que tout document vidéo en sa possession sur ces faits soit rendu public.

Une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va retourner sur place fin mai pour mener une inspection: la Croix-Rouge est la seule organisation indépendante autorisée à rencontrer les quelque 600 détenus de la base. Elle a critiqué la nature des détentions à Guantanamo, où des prisonniers soupçonnés d’avoir des liens avec l’ancien régime taliban ou avec Al-Qaïda sont incarcérés sans aucune inculpation et sans limitation de durée. Elle a également dénoncé la décision de l’administration Bush en 2002 de ne pas y appliquer les conventions de Genève.

Le vice-amiral Albert Church, qui a inspecté brièvement Guantanamo le 6 et 7 mai, a déclaré avoir recensé huit « infraction mineures » au règlement. Quatre impliquant des gardiens, trois des interrogateurs et la dernière un coiffeur, pour avoir fait « une coupe non autorisée » à un détenu. Un des gardiens en cause a été dégradé pour avoir frappé un détenu, cas le plus grave recensé, selon Albert Church.

Reste que plusieurs Britanniques récemment libérés de Guantanamo ont donné une tout autre version, affirmant que les détenus étaient forcés à se dévêtir, enchaînés au sol pendant des heures et que les geôliers utilisaient des chiens ou de la musique assourdissante pour leur extorquer des aveux. Ils ont notamment déclaré avoir été battus et soumis à des traitements dégradants.

Les prisonniers de Guantanamo vont pouvoir faire appel à la Justice pour contester leur détention
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28.06.2004
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(AP) La Cour suprême des Etats-Unis a jugé que les prisonniers détenus sans jugement depuis plus de 2 ans à Guantanamo pouvaient désormais contester leur captivité devant des tribunaux américains, une décision qui constitue un revers pour le président américain George W. Bush.

L’administration Bush refuse que des « terroristes présumés » puissent se présenter devant un tribunal, affirmant qu’un affrontement sur le plan juridique constitue une entrave dans la guerre menée par le président contre le terrorisme.

Mais la Cour suprême a simultanément donné une victoire partielle à l’administration Bush en confirmant la possibilité de détenir un citoyen américain sans inculpation ni procès, tout en reconnaissant le droit à ces détenus de faire appel à la justice pour contester leur détention, comme les prisonniers de Guantanamo.

Ouverture d’un premier procès à Guantanamo
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24.08.2004
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(AP) Quatre terroristes présumés détenus sur la base de Guantanamo Bay ont comparau pour la première fois devant un tribunal militaire spécialement créé pour l’occasion, plus de 2 ans et demi après leur arrivée dans l’enclave américaine à Cuba. Mais ce procès tardif ressemble à une mascarade puisque les règles très complexes établies par le Pentagone prévoient que, même si un accusé est acquitté à Guantanamo, il ne sera pas nécessairement relâché.

A ce jour, seuls ces quatre détenus de Guantanamo ont été inculpés, la procédure était en cours pour onze autres. La plupart des 585 prisonniers du camp n’ont vu aucun avocat. Certains risquent la peine de mort.

Les procès pourraient ne pas véritablement commencer avant plusieurs mois. Dans l’intervalle, la défense se fait fort de démontrer que les procédures, de la détention aux procès, sont entachées de nombreuses irrégularités et au bout du compte illégales.

« Ce processus va à l’encontre de tout ce pour quoi nous avons combattu dans l’histoire des Etats-Unis », a déclaré le lieutenant-colonel Charlie Swift, avocat d’un prisonnier qui s’est plaint de « devenir fou » au cours de sa réclusion solitaire. « Il ne m’a pas été permis de voir le soleil ou d’entendre des personnes à l’extérieur
(…) ou de parler avec d’autres. Je suis seul à l’exception d’un gardien », expliquait en février le détenu dans une déclaration écrite sous serment, tenue secrète jusqu’alors. « Un mois est aussi long qu’une année ici, aussi ai-je décidé de plaider coupable pour pouvoir sortir de là ».

L’avocat a également lancé une procédure devant un tribunal civil américain pour qu’il se prononce sur « l’illégalité » du traitement des prisonniers de Guantanamo. De nombreux juristes et organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent depuis plusieurs mois cette justice d’exception, autorisée par une ordonnance du président George W. Bush le 13 novembre 2001.

Les tribunaux militaires à Guantanamo déclarés inconstitutionnels
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31.01.2005
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(AFP) Les tribunaux militaires chargés d’examiner le statut « d’ennemi combattant » des prisonniers de Guantanamo sont « inconstitutionnels » et ces prisonniers ont des droits protégés par la Constitution américaine, selon une décision rendue par un juge fédéral américain.

Le Pentagone avait décidé l’an dernier de créer ces tribunaux militaires chargés d’examiner le statut de « combattant ennemi » des détenus à Guantanamo après la décision de la Cour suprême d’autoriser ces détenus à contester leur détention. Mais le juge a estimé que les procédures mises en place par le gouvernement violent les droits des requérants. En effet, au cours de leur audition devant ces « tribunaux », les détenus ne pouvaient être accompagnés d’un avocat et ne pouvaient se voir signifier qu’une partie des preuves retenues contre eux.

La lutte contre le terrorisme ne peut pas nier « l’existence des droits les plus élémentaires pour lesquels des gens de ce pays ont combattu et sont morts il y a plus de 200 ans », souligne le juge.

Environ 545 personnes originaires d’une quarantaine de pays sont détenues à Guantanamo en dehors de tout cadre juridique reconnu par le droit, pour leurs liens supposés avec l’ancien régime des talibans ou avec le réseau al-Qaïda. En dépit des critiques internationales, Washington ne reconnaît pas aux prisonniers de Guantanamo le statut de prisonniers de guerre défini par les Conventions de Genève.

La Croix-Rouge s’inquiète des conditions de détention des prisonniers à Guantanamo
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30.11.2004
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(AP) Le comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir remis à l’administration Bush un rapport confidentiel critiquant le traitement des prisonniers détenus dans le camp américain de Guantanamo à Cuba.

Selon le « New York Times », le CICR dénonce dans son rapport le recours à des mesures de coercition psychologique et physique « équivalentes à la torture ». Le CICR a refusé de confirmer ou de démentir des informations, la confidentialité étant la contrepartie de l’accès aux prisonniers dont bénéficie la Croix-Rouge. Antonella Notari, principale porte-parole du CICR interrogée par l’Associated Press, a toutefois reconnu l’existence de « problèmes importants concernant les conditions de détention et le traitement des détenus à Guantanamo » problèmes auxquels « les autorités américaines n’ont toujours pas donné réponse ».

Selon Scott Horton, président de l’Association du barreau de New York, des médecins militaires ont enfreint la déontologie en communiquant des informations relatives aux points faibles des détenus en vue de leur « interrogatoire ». (Scott Horton a travaillé en étroite collaboration avec des avocats du ministère de la Défense qui ont eu accès au rapport)

D’après le « New York Times », les délégués du CICR ont constaté lors d’une visite en juin que les autorités américaines ont mis en place une série de pratiques destinées à briser la volonté des prisonniers, à travers des actes humiliants, l’isolement, des températures extrêmes et l’usage de positions forcées.

Scott McClellan, le porte-parole de la Maison Blanche, a démenti ces informations, déclarant que les détenus de Guantanamo étaient « traités humainement ».

Un détenu australien témoigne de sévices et mauvais traitements à Guantanamo
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10.12.2004
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(AP) Des prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba ont été frappés alors qu’ils étaient menottés et les yeux bandés, terrorisés par des chiens d’attaque et forcés de prendre des médicaments, a rapporté le détenu australien David Hicks dans une déclaration écrite sous serment rendue publique par ses avocats.

« A un moment, un groupe de détenus, parmi lesquels je me trouvais, a été soumis à des coups aveugles huit heures durant alors que nous étions menottés et les yeux bandés. J’ai été giflé, j’ai reçu des coups de poing et j’ai été frappé avec des objets dont des crosses de fusil. J’ai aussi reçu des coups de pied », écrit David Hicks.

La diffusion de cette déclaration intervient la semaine même de la publication de plusieurs documents qui témoignent que des agents du FBI envoyés à Guantanamo avaient signalé au gouvernement américain des mauvais traitements et sévices dès le début de l’installation du centre de détention, sans que le Pentagone ait donné suite aux rapports du FBI.

Le gouvernement américain a toujours assuré que les détenus de Guantanamo étaient traités dans le respect des conventions de Genève
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Le scandale des abus sur des prisonniers rebondit à Guantanamo
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21.12.2004
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(AFP) Après la prison d’Abou Ghraib en Irak, les conditions de détention des prisonniers étrangers par l’armée américaine sont à nouveau dénoncées avec la révélation d’abus sur la base militaire de Guantanamo (Cuba).

Un détenu laissé sur le sol, en position foetale, pendant plus de 24 heures sans manger ni boire est l’un des exemples décrits par les nouveaux documents divulgués lundi par la plus grande organisation de défense des libertés individuelles aux Etats-Unis, l’ACLU.

Ces témoignages proviennent de messages électroniques envoyés par des agents du FBI, la police fédérale, à leur hiérarchie dans lesquels ils témoignent de ce qu’ils ont vu et constaté à Guantanamo.

Dans l’un des e-mails, adressé en août au directeur du FBI, Robert Mueller, un agent de la police raconte avoir vu un détenu « laissé dans une pièce non ventilée, à une température probablement bien supérieure à 35 degrés ». Il était « quasiment inconscient sur le sol.

« Les méthodes adoptées par le Pentagone sont illégales, amorales et contre-productives », a réagi Jameel Jaffer, un avocat de l’ACLU, en jugeant « incroyable » que de telles méthodes aient pu être approuvées aux plus hauts niveaux de l’Etat.

Un ex-détenu de Guantanamo évoque des tortures
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13.02.2005
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(AFP) Un Australien d’origine égyptienne détenu à Guantanamo sur des soupçons de terrorisme affirme, à présent qu’il est rentré chez lui à Sydney, qu’il a été battu, a reçu des décharges électriques, a subi des humiliations à caractère sexuel et a presque été noyé lorsqu’il était sous garde américaine dans le camp installé à Cuba. Il y est resté plus de trois ans sans être inculpé.

Il précise avoir été arrêté au Pakistan quelques semaines après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Trois semaines plus tard, il a été transféré en Egypte, où il a été torturé pendant 6 mois avant d’être envoyé à Guantanamo en passant par l’Afghanistan.

Après lui avoir affirmé que sa famille avait été tuée, il a été déshabillé et menacé par un chien qui, selon ses tortionnaires, était entraîné pour avoir des relations sexuelles avec les humains. Il a également été contraint de prendre des médicaments et aurait été placé à l’isolement pour le « rendre fou ». « Je ne voyais jamais le soleil, n’avais jamais de douche comme un être humain, n’avait jamais de verre pour boire, n’étais jamais traité comme un être humain », a-t-il déclaré.

Dans un entretien publié par le « New York Times », il ajoute que, pendant les interrogatoires à Guantanamo, les Américains lui auraient cogné la tête sur le sol, et une femme lui aurait étalé sur le visage du sang apparemment menstruel.

Des images vidéo de Guantanamo montrent des prisonniers maltraités
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02.02.2005
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(AP) Des images vidéo filmées dans la base américaine de Guantanamo montrent que les prisonniers semblent couramment maltraités par leurs geôliers.

Selon un rapport secret de l’armée américaine, ainsi que dans les images visionnées par l’agence Associated Press (AP), on peut voir des gardes donner des coups de poing à des détenus, ou les déculotter avant de les enfermer. Un des films montre un homme attaché à un lit à roulettes pendant un interrogatoire. Une des équipes d’interrogateurs est entièrement féminine, alors que l’on connaît le tabou entourant les relations mixtes pour les musulmans intégristes.

Ce rapport de six pages a été rédigé en juin dernier par le Commandement Sud à Miami qui a juridiction sur la base de Guantanamo Bay, enclave américaine à Cuba. Il s’appuie sur une vingtaine d’heures d’enregistrement vidéo concernant les « Forces de réaction immédiate » (IRF).

Bush s’affirme en héros de la démocratie et qualifie d’«absurde» les accusations de torture
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31.05.2005
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(AFP) George W. Bush a souligné mardi que les Etats-Unis défendaient les droits de l’Homme dans le monde entier. Le président américain a mis lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, la Chine, la Russie, l’Ouzbékistan et l’Egypte au rang des pays où il souhaitait voir des progrès accomplis en matière de droits de l’Homme.

Interrogé sur le récent rapport de l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International accusant les soldats américains de tortures et de mauvais traitement sur les prisonniers musulmans, il a affirmé: « Je suis au courant du rapport d’Amnesty International et il est absurde ».

« Les Etats-Unis sont un pays qui lutte pour la liberté partout dans le monde. Quand des accusations sont portées contre nos ressortissants, nous menons des enquêtes exhaustives de manière transparente.
(…) Quand Amnesty International affirme que les Etats-Unis violent les droits de l’homme, je ne peux les prendre au sérieux », a-t-il déclaré.

Amnesty International a notamment qualifié le camp de prisonniers installé sur la base américaine de Guantanamo de « goulag ».

Dick Cheney se dit « offensé » par le rapport d’Amnesty sur Guantanamo
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31.05.2005
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(AP) Le vice-président américain Dick Cheney s’est déclaré offensé par le rapport d’Amnesty International qui critique les conditions de détention au camp de Guantanamo.

Le rapport de l’organisation humanitaire expliquait que les prisonniers détenus sur la base américaine à Cuba étaient maltraités et demandait la fermeture de la prison.

Dick Cheney a choisi de tourner en dérision Amnesty International lors d’un entretien diffusé le 30 Mai dans l’émission « Larry King Live » sur CNN.

« Franchement, cela m’a offensé, a-t-il expliqué. Quand Amnesty International suggère que les Etats-Unis violent les droits de l’Homme, je ne peux les prendre au sérieux. »

Avant Dick Cheney, plusieurs autres responsables de l’administration Bush ont critiqué le rapport. Le général Richard Myers, chef de l’état major interarmes, avait qualifié l’enquête « de complètement irresponsable ». Selon le vice-président américain, les détenus de Guantanamo « ont été bien traités, traités de façon humaine et décente ».

Le Pentagone a par ailleurs annoncé avoir identifié 5 cas où le Coran a été « maltraité », mais a nié que des exemplaires aient été jetés dans les toilettes, comme l’avait rapporté Newsweek il y a quelques semaines.

Halliburton va bâtir un nouveau centre de détention à Guantanamo
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16.06.2005
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(Reuters) Une filiale d’Halliburton (Kellogg Brown & Root Services) a été retenue pour construire un nouveau centre de détention et des clôtures de sécurité sur la base américaine de Guantanamo, où sont déjà détenus un demi-millier de prisonniers dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».

Le Pentagone a annoncé que se contrat se chiffrait à 30 millions de dollars.

Le vice-président américain Dick Cheney – qui était PDG d’Halliburton entre 1995 et 2000 – a par ailleurs de nouveau défendu l’existence du centre de détention de Guantanamo face aux nombreuses critiques adressées par le Sénat.

De nombreux sénateurs ont en effet dénoncé le maintien en détention pour une période indéfinie de suspects qui n’ont pas été inculpés et qui n’ont pas reçu le statut de « prisonnier de guerre ». Guantanamo Bay a été qualifié de « goulag de notre temps » par l’organisation Amnesty International.

Les USA reconnaissent des cas de tortures à Guantanamo
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24.06.2005
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(AFP) Les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois devant l’ONU des cas de tortures infligées à des prisonniers en Afghanistan et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo.

Selon un membre du Comité de l’ONU contre la torture, Washington a reconnu ces tortures dans un rapport encore confidentiel remis au Comité, qui examine le respect de la convention internationale contre la torture par les Etats signataires.

« Ils ne se défilent plus et ont assumé leur obligation d’informer l’ONU », a dit ce responsable qui a requis l’anonymat. « Ils vont maintenant devoir rendre des comptes. Rien ne devra rester dans l’obscurité ». Les Etats-Unis, qui ont répondu dans leur rapport à toutes les questions du Comité, devront comparaître en mai prochain devant cet organe de l’ONU qui analysera les conclusions remises par Washington.

« Ils n’ont évité aucun point en répondant aux questions, que ce soit à propos des prisonniers en Irak, en Afghanistan ou à Guantanamo, et des autres accusations de mauvais traitements et de tortures », a-t-on ajouté de même source. « Ils ont dit qu’il s’agissait de cas isolés, qu’il n’y avait rien eu de systématique et que les coupables étaient en train d’être sanctionnés ». Le rapport précise que les actes en question ont été commis par des fonctionnaires subalternes et n’ont pas été avalisés par la hiérarchie.

Dans le cas de Guantanamo, où sont détenus 520 prisonniers arrêtés pour la plupart en 2001 en Afghanistan, le rapport explique qu’il s’agit de « combattants ennemis » qui ne peuvent bénéficier des conventions de Genève tant que se poursuit « la guerre contre le terrorisme ».

Guantanamo: des experts de l’ONU critiquent un manque de coopération des Etats-Unis
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23.06.2005
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(AP/Reuters) Des experts des Nations Unies en droits de l’Homme qui demandaient à visiter le camp-prison américain de Guantanamo, à Cuba, se sont plaints d’un manque de coopération et de l’absence de réponse des Etats-Unis.

Ces quatre spécialistes n’ont reçu aucune réponse à leur dernière requête présentée il y a plus d’un an. Ils souhaitaient se rendre à Guantanamo pour vérifier l’état de santé des détenus et pour enquêter sur les graves accusations de torture, de traitement cruel, inhumain et dégradant, de détention arbitraire et de violations des droits des détenus à Guantanamo.

Une porte-parole du gouvernement américain a répondu que la demande était encore à l’étude

« L’absence de réponse définitive malgré des demandes répétées donne à penser que les Etats-Unis ne souhaitent pas coopérer dans ce domaine avec les mécanismes des Nations unies en matière de droits de l’homme », disent les enquêteurs de l’Onu, en insistant sur le fait qu’aucun pays n’est au-dessus des lois.

« A un moment, il faut considérer les accusations fondées comme des faits avérés en l’absence d’explication claire du gouvernement concerné », a déclaré au cours d’une conférence de presse Manfred Nowak, rapporteur spécial de l’Onu sur la torture. Le fait que l’accès aux prisonniers ait été refusé pendant si longtemps aux enquêteurs de l’Onu est « un signe qu’ils souhaitent dissimuler certaines choses à la vue du public », a-t-il ajouté.

D’après les chiffres officiels du Pentagone, les Etats-Unis détiennent 520 prisonniers à Guantanamo, dont seulement 4 font l’objet de poursuites judiciaires. Les autres sont emprisonnés sans jugement hors de tout cadre légal.

Invitation à visiter la prison de Guantanamo: les experts de l’ONU expriment des regrets
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31.10.2005
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(AP) Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont été invités par les Etats-Unis à visiter le centre de détention de Guantanamo à Cuba. Ils ont décidé d’accepter l’invitation, mais ils protestent dans un communiqué contre le fait que cette inspection soit limitée à seulement une journée, et sans la possibilité de parler avec les détenus, estimant que cela « nuira à l’objectif d’une évaluation objective et équitable de la situation ».

Les Etats-Unis ont invité trois observateurs de l’ONU à venir visiter le centre de détention: Manfred Nowak, expert pour la torture et les traitements inhumains, Asma Jahangir, spécialiste des droits religieux et des libertés et Leïla Zerrougui, experte en détentions arbitraires. Mais les experts regrettent que deux autres observateurs, Leandro Despouy, spécialiste de l’indépendance des juges et des avocats, et Paul Hunt, expert de la santé physique et mentale, aient été exclus de l’invitation.

D’après un décompte fourni en septembre, 505 prisonniers, nombre d’entre eux originaires d’Afghanistan, sont détenus dans ce camp de détention de haute sécurité. Certains de ces « combattants ennemis » sont détenus à Guantanamo depuis l’ouverture du camp en janvier 2002, sans avoir été inculpés ni avoir vu d’avocat. Les Nations unies ont demandé à visiter la base dès le 22 janvier 2002. L’ONU a réitéré sa demande à maintes reprises, jusqu’en 2005, Washington ayant refusé à chaque fois.

Les experts de l’ONU déclinent l’invitation à visiter Guantanamo
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18.11.2005
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Les experts des droits de l’homme à l’ONU ont finalement décliné l’invitation des Etats-Unis à visiter le camp de Guantanamo en raison des conditions inacceptables imposées par le gouvernement américain et qui rendaient impossible une visite objective du camp de Guantanamo.

Les responsables américains ont en effet refusé aux experts onusiens le droit d’avoir des entretiens privés avec les détenus. De telles conditions de visite rappellent celles qui étaient imposées aux observateurs étrangers par l’Allemagne nazie pour la visite de ses camps de concentration.

« Nous regrettons profondément que l’administration américaine n’ait pas accepté les critères de référence pour permettre une évaluation crédible, objective et équitable de la situation des détenus au centre de détention de Guantanamo. Ces critères comprennent la capacité de réaliser des entretiens privés avec des détenus », expliquent les experts dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont une stratégie de torture des terroristes présumés,
selon HRW
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18.01.2006
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(AP) Les Etats-Unis sous la présidence de George Bush ont développé une stratégie délibérée de torture pendant les interrogatoires des suspects de terrorisme, affirme Human Rights Watch (HRW) dans son rapport annuel sur le traitement des prisonniers.

L’organisation humanitaire, qui fonde principalement ses conclusions sur les déclarations faites l’an dernier par de hauts responsables gouvernementaux, estime que le président Bush ment lors qu’il assure que les Etats-Unis n’ont pas recours à la torture.

« En 2005, il est devenu manifeste, et c’est troublant, que les abus de détenus étaient devenus délibérés, et constituent une pièce centrale de la stratégie de l’administration Bush d’interrogation des suspects de terrorisme », écrit HRW.

Un juge new-yorkais ordonne à l’administration américaine de révéler l’identité des détenus de Guantanamo
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23.01.2006
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(AP) Un juge fédéral de New York a ordonné au département américain de la Défense de révéler à l’Associated Press (AP) l’identité des prisonniers détenus sur base spéciale de Guantanamo. L’administration américaine a l’intention de faire appel, une mesure qui serait suspensive.

Plusieurs centaines d’hommes (entre 500 et 600) sont retenus à Guantanamo depuis le 11 septembre 2001 sans avoir été inculpés ou publiquement identifiés. Ils ont été arrêtés pour leurs liens présumés avec Al-Qaïda ou l’ancien régime taliban en Afghanistan. La plupart sont détenus depuis quatre ans sans avoir été inculpés.

L’AP avait porté plainte en 2005 pour obtenir ces documents. Le gouvernement américain avait alors remis les transcriptions des auditions, mais avait retouché les informations concernant l’identité des détenus.

Pour justifier sa décision de ne pas révéler l’identité des détenus de Guantanamo, le gouvernement américain prétend que le secret garantit la protection de leurs vies privées et la tranquillité à leurs familles. Vu les tortures infligées à ces détenus, on peut douter que le respect de leurs vies privées et de leurs familles soient réellement une préocupation de l’administration américaine…

Guantanamo: un prisonnier sur six détenu pour simple « association » avec des terroristes
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08.02.2006
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(AP) Un prisonnier de Guantanamo sur six est détenu pour avoir été « associé » avec des terroristes, selon un rapport publié par deux avocats de prisonniers.

Seulement 8% des détenus sont enregistrés en tant que combattants d’un mouvement terroriste, tandis que 30% sont considérés comme membres actifs d’un mouvement terroriste et les 60% restant sont simplement « associés » avec des terroristes.

Jusqu’ici, seuls 10 prisonniers ont été officiellement inculpés de crimes et doivent être jugés devant un tribunal.

55% des détenus sont été accusés de manière informelle d’avoir commis des actes hostiles envers les Etats-Unis ou leurs alliés. Toutefois, la dénomination « termes hostiles » va du meurtre et de la torture pratiqués par un Taliban de haut rang, à la simple possession d’armes à feu.

Le Pentagone s’est refusé à tout commentaire.

Le silence de Reporters Sans Frontières sur un journaliste torturé à Guantanamo
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30.01.2006
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(Réseau Voltaire) L’organisation de « défense de la liberté de la presse » Reporters Sans Frontières (RSF) est restée étrangement silencieuse au sujet d’un journaliste soudanais torturé par les Etats-Unis, M. Sami al Hajj. Ce silence suscite de nombreuses interrogations quant à l’impartialité de l’association dirigée par M. Robert Ménard. Toujours prompte à stigmatiser, souvent de manière arbitraire, certains pays dans la ligne de mire de Washington tels que Cuba, le Venezuela et la Chine, RSF a totalement ignoré le calvaire enduré par M. al Hajj, reporter pour la chaîne de télévision Al Jazeera.

Le 22 septembre 2001, Al Jazeera avait envoyé une équipe de journalistes, dont faisait partie M. al Hajj, enquêter sur le conflit en Afghanistan. Après 18 jours de reportage, le groupe s’est retiré au Pakistan. En décembre 2001, M. al Hajj est retourné avec ses collègues couvrir l’investiture du nouveau gouvernement afghan. Mais, avant d’avoir pu atteindre la frontière, la police pakistanaise a procédé à l’arrestation du journaliste soudanais, relâchant les autres membres de l’équipe.

Transféré aux autorités américaines installées en Afghanistan, M. al Hajj allait vivre un véritable cauchemar sur la base aérienne de Bagram. « Ce furent les pires jours de ma vie », a-t-il témoigné. Il a avoué avoir été abusé sexuellement et menacé de viol par les soldats nord-américains. Il a également été gravement torturé pendant de longs mois. Les sévices à son encontre ont été multiples. Il était obligé de se mettre à genoux à même le sol pendant plusieurs heures. Des chiens le harcelaient et l’agressaient constamment. Le journaliste soudanais a également été longtemps enfermé dans une cage et placé dans un hangar à avions glacial. Il a été régulièrement passé à tabac par ses gardes et, durant près de 100 jours, il n’a pas été autorisé à se laver.

Le 13 juin 2002, M. Sami al Hajj a été expédié à Guantanamo. Durant le vol, il a été maintenu enchaîné et bâillonné avec un sac sur la tête. A chaque fois que la fatigue le gagnait, il était violemment réveillé par ses gardes qui le frappaient à la tête. Avant son premier interrogatoire, il a été privé de sommeil pendant plus de deux jours. « Pendant plus de trois ans, la plupart de mes interrogatoires avait pour but de me faire dire qu’il y a une relation entre Al Jazeera et Al Quaeda », a-t-il rapporté à son avocat.

Au camp de Guantanamo (territoire cubain illégalement occupé par les Etats-Unis), le reporter soudanais n’a pas reçu d’attention médiale alors qu’il a souffert d’un cancer de la gorge en 1998, et qu’il est atteint de rhumatismes. Il a été frappé sur la plante des pieds et intimidé par des chiens menaçants. Il a été victime de brimades racistes et n’a pas été autorisé à profiter des temps de promenades en raison de sa couleur de peau. Il a également été témoin de la profanation du Coran en 2003 et, avec ses codétenus, s’est mis en grève de la faim. La réaction de l’armée étasunienne à cette protestation a été extrêmement violente: il a été battu et jeté du haut des escaliers, se blessant sérieusement à la tête. Il a ensuite été isolé avant d’être transféré vers le Camp V, le plus sévère de tous les centres de détention de Guantanamo, où il a été classé au niveau de sécurité 4, niveau qui est synonyme des pires brutalités.

Ce témoignage, accablant pour l’administration Bush qui refuse toujours d’accorder le statut de prisonniers de guerre aux détenus de Guantanamo, s’ajoute à deux déclarations faites par d’autres victimes à Amnesty International, tout aussi accusatrices.

La collusion entre RSF et Washington s’était déjà illustrée dans le cas du cameraman espagnol José Couso, assassiné par les soldats de la coalition. Dans son rapport, RSF avait exonéré de toute responsabilité les forces armées étasuniennes malgré les preuves flagrantes. La connivence entre RSF et le Département d’Etat nord-américain était telle que la famille du journaliste a dénoncé le rapport.

RSF a d’ailleurs perçu des « dons » du National Endowment for Democracy, organisme dépendant du Congrès et chargé de promouvoir la politique étrangère étasunienne. Ce financement entraîne un conflit d’intérêts au sein de l’ organisation française, peu disposée à dénoncer les exactions commises par l’un de ses mécènes, à savoir le gouvernement des Etats-Unis.

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