Avec des messages en hébreu en ligne et des appels aux Juifs à « crier » en réponse à l’invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invoqué sa foi pour rallier le soutien à son pays assiégé.
Le comédien de 44 ans devenu président a déclaré au Times of Israel en 2020 qu’il avait eu une « éducation juive ordinaire », expliquant que « la plupart des familles juives d’Union soviétique n’étaient pas religieuses ».
Il a également décrit la religion comme une affaire personnelle et a même prêté son serment présidentiel sur la Bible.
Mais depuis le début de l’invasion russe le 24 février, Zelensky a fait une référence explicite au judaïsme en suscitant des messages sur les réseaux sociaux cherchant à rallier le soutien à l’Ukraine.
Mercredi, un jour après une attaque russe contre le mât de télévision de Kiev à côté de Babi Yar – le site d’un massacre nazi de la Seconde Guerre mondiale au cours duquel plus de 30 000 Juifs de la ville ont été abattus – Zelensky a réagi avec indignation.
« J’appelle maintenant tous les Juifs du monde – ne voyez-vous pas ce qui se passe ici ? C’est pourquoi il est important que des millions de Juifs dans le monde ne restent pas silencieux face à de tels spectacles. Parce que le nazisme est né en silence », a-t-il écrit en hébreu sur le service de messagerie Telegram.
Le lendemain, Zelensky, qui s’est rendu à plusieurs reprises en Israël et a déclaré y avoir de la famille, a de nouveau tendu la main aux Juifs.
Il a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il était reconnaissant pour « une belle photo de personnes enveloppées dans le drapeau ukrainien au mur des Lamentations » – à Jérusalem-Est, annexée par Israël, considérée comme le site le plus sacré où les Juifs peuvent prier.
Zelensky a cependant ajouté qu’il n’avait pas l’impression « que le gouvernement israélien s’était enveloppé du drapeau ukrainien ».
« Rôle unique »
Les commentaires de Zelensky sont apparus comme une tentative claire d’élargir le soutien à la cause ukrainienne parmi les Juifs et en particulier en Israël, où le Premier ministre Naftali Bennett a évité les condamnations énergiques de la Russie, cherchant à préserver des liens de sécurité délicats avec Moscou.
Mais sa référence publique à son judaïsme au milieu d’une crise sans précédent n’est pas seulement une tactique pour rallier la bonne volonté juive, ont déclaré des experts et un éminent dissident de l’ère soviétique qui connaît personnellement le président ukrainien.
« La judéité de Zelensky est importante pour lui », a déclaré Nathan Sharansky, qui a passé des années dans un goulag soviétique accusé de trahison pour avoir demandé la permission de s’installer en Israël.
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