
Selon les Nations Unies, 680 millions de personnes vivent sur des littoraux dont l’altitude ne dépasse pas 10 mètres par rapport au niveau de la mer, ils seront 1 milliards en 2050, au moment où les risques de submersions marines deviendront communs. 20 % de la population mondiale vit à moins de 30 km des côtes, pour beaucoup dans des métropoles côtières. Les espaces littoraux sont à la fois des écosystèmes et des territoires fragiles où se concentrent les populations et les activités économiques, ils sont donc particulièrement vulnérables.
Le réchauffement climatique en cours induit mécaniquement une augmentation du niveau des océans, sans doute la conséquence la plus redoutée. Or, la hausse du niveau de la mer s’accélère progressivement ces dernières décennies, au lieu d’augmenter de manière linéaire ; les dernières estimations pour la fin du siècle sont de plus en plus pessimistes et envisagent jusqu’à 2 mètres d’augmentation.
Au XXe siècle, le niveau des mers a augmenté de moins de 2 mm par an, mais depuis les années 1990, elle est supérieure à 3 mm / an. Depuis 1992, date des premières mesures satellitaires du niveau moyen des océans, la hausse du niveau des océans s’accélère chaque année de 0,084 millimètres. Ainsi, en seulement 25 ans, le niveau moyen des océans a augmenté de plus de 8 cm.
Cette hausse est maintenant irréversible à moyen terme. En effet, le réchauffement de l’atmosphère met des dizaines d’années avant d’atteindre le fond des océans. Il se crée donc un phénomène thermique capable d’entretenir la montée du niveau des océans pendant plusieurs centaines d’années.
Les principales conséquences de l’augmentation du niveau des océans sont :
- l’accentuation de l’érosion des littoraux ;
- l’augmentation de la vulnérabilité des populations et infrastructures aux tempêtes qui génèrent des submersions marines ;
- la salinisation des littoraux qui deviennent alors impropres aux cultures.
Or, ces risques concernent une population de plus en plus importante selon de nouvelles estimations réalisées par l’organisation scientifique Climate Central qui a publié son étude dans la revue Nature Communication.
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En effet, pour déterminer le risque d’inondation côtière, il faut prendre en compte l’élévation prévue du niveau des océans mais aussi l’isostasie, c’est à dire les mouvements verticaux de la lithosphère qui vont conduire un terrain à s’enfoncer ou au contraire à l’élever.
C’est pourquoi, Climate Central a élaboré un un nouveau modèle numérique d’élévation intitulé CoastalDEM. Celui-ci montre que bon nombre des côtes du monde sont beaucoup plus basses que ce que l’on sait généralement et que l’élévation du niveau de la mer pourrait toucher donc davantage de personnes au cours des prochaines décennies.
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