Devoir de mémoire-17 octobre 1961:Massacre des Algériens  par la police française

Inscription « Ici on noie les Algériens » au bord de la Seine à Paris, le 17 octobre 1961. (Gamma Rapho/Keystone France)

La veille du 17/10/1961, le FLN(Front de Libération Nationale) a lancé un vaste appel à une mobilisation pacifique contre le couvre-feu , décrété dix jours auparavant par la préfecture de police pour les seuls immigrés d’origine algérienne en vue de stopper leur manifestation pour l’indépendance de l’Algérie.

Suite à cet appel, des centaines d’Algériens se ruent sur  Paris où des défilés nocturnes arpentèrent les grandes artères de la capitale.
Une répression meurtrière de cette manifestation avait été ordonnée par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris(1958/1966, au cours de laquelle des policiers font feu. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du 17 dans l’enceinte des centres d’internement, a fait plusieurs centaines de blessés et de nombreux morts. Le nombre des morts va au-delà de 200 victimes, la plupart tuées ou jetées par la police française dans la Seine où elles s’étaient noyées.

Cette répression des Algériens par la police françaiseest considée comme « la répression d’État la plus violente qu’ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine » selon les historiens britanniques Jim House et Neil MacMaster .

A l’occasion de ce tragique événement, le Président Algérien, M. Abdelmajid Tebboune, a adressé un message à l’occasion de la Journée nationale de l’émigration marquant le 60e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961.

Son message débute ainsi: « Nous commémorerons, demain, l’anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961, qui nous rappelle les exactions coloniales criminelles commises, en ce sinistre jour, contre les enfants du peuple algérien. Des exactions qui révèlent l’horreur des massacres abjects et des crimes contre l’humanité qui resteront gravés dans la mémoire collective. »

En effet, je cite , « durant 132 ans, beaucoup de généraux qui avaient fait la guerre aux Algériens, comme le général de Gaulle, devaient être poursuivis pour crimes contre l’humanité et qualifiés de Grands Criminels comme les nazis, les fascistes et les sanguinaires dictateurs et colonisateurs. Ce général, alors président de la République, n’avait pas réagi aux massacres du 17 octobre 1961, quand des Algériens, manifestant pacifiquement dans les rues de Paris pour demander l’indépendance, furent tués par la police et furent jetés dans les eaux de la Seine. Ce jour, plus de 200  Algériens ont été massacrés, mais de Gaulle « avait voulu tirer le rideau sur cette affaire ». Ce fut l’un des grands massacres de personnes, pourtant manifestant pacifiquement, de l’histoire contemporaine de l’Europe Occidentale. Ce jour, les Algériens sortaient dans la rue sans user de la violence, pour le droit à l’indépendance et contre le couvre-feu qui les visait particulièrement. Face à ce défilé pacifique, « le préfet Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11 730 arrestations, et beaucoup plus de 200 morts, noyés ou exécutés parmi les Algériens ». La France ne pouvait reconnaitre ces crimes commis par sa police car les responsables de ce crime ont continué à exercer d’importantes fonctions dans l’État français. Maurice Papon, préfet de Paris, a été ministre jusqu’en 1981 et Roger Fray, ministre de l’Intérieur a été président du Conseil constitutionnel jusqu’à 1983 « 


Comme l’avait déjà rappelé en 2011 le journal en ligne algerie.360, « la France officielle continue d’ignorer et de cacher une des pages sombres de son histoire coloniale. Cependant des voix s’élèvent pour dénoncer cette attitude et réclamer toute la vérité sur les évènements tragiques afin que ce crime d’Etat soit reconnu par les plus hautes autorités de la République française. Accusé pour son implication dans la déportation des juifs en 1942, Maurice Papon, alors préfet de police de Paris à l’époque, n’a jamais été accusé pour sa barbarie envers les Algériens. Un crime contre l’humanité occulté dans le pays de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Une monstruosité commandée par l’infâme Maurice Papon, préfet de police de Paris qui n’a jamais été poursuivi pour la barbarie de la répression des Algériens dans la capitale francaise alors qu’il était aux commandes. Deux poids deux mesures puisqu’il a été condamné en 1998 pour crimes contre l’humanité en raison de son implication dans la déportation des juifs en 1942. »

Fabrice Riceputi, historien : le massacre d’Algériens du 17 octobre 1961 « est un massacre colonial »(vidéo)

Toutefois,  le Président Français M.Emmanuel Macron, sentant son investiture prochaine*,(présidentielles 2022), a rendu un hommage aux victimes de ce massacre, une première depuis la fin de la guerre d’Algérie pour un président français, reconnaissant ainsi une « vérité incontestable » » et « des crimes inexcusables » selon ses dires.

*A noter que « l’Algérie est toujours instrumentalisée avant les élections » comme l’affirme Luis Martinez , directeur de recherche à Sciences Po, spécialiste de l’Afrique du nord et auteur de L’Afrique du Nord après les révoltes arabes (Presses de Sciences Po, 2019).

Voir documentaire « Ici, on noie les Algériens » :

Autres vidéos sur le sujet :

« Massacre d’Algériens du 17 octobre 1961 : Emmanuel Macron va reconnaître « une vérité incontestable »

« Massacre d’Algériens en 1961 : Macron reconnaît des « crimes inexcusables »

Site dédié au massacre du 1710/1961

http://17octobre1961.free.fr/pages/Nouveautes.htm

Autre article :

Ce mercredi 17 octobre 1961, en fin de journée, des dizaines de milliers d’algériens sortent dans Paris, depuis les proches banlieues, pour manifester pacifiquement à l’appel de la Fédération de France du Front de libération nationale, le FLN.

Ils vont être littéralement massacrés par la police française. Les violences seront particulièrement graves au pont de Neuilly, à Argenteuil, sur le boulevard Bonne Nouvelle, dans le métro, dans la cour de la préfecture de police et sur le pont Saint-Michel. (…)

Le crime d’État


Il n’y a pas de doute, c’est un crime d’Etat. Comme l’a plaidé l’avocate, disparue, Nicole Dreyfus, « les actes perpétrés dans la capitale en ce mois d’octobre 1961 ont été préparés puis mis en œuvre par la préfecture de police avec l’aval du gouvernement. Il s’agit bien d’un plan concerté exécuté pour des motifs politiques à  l’encontre de civils, victimes de tortures, d’exécutions sommaires et de disparitions forcées ».

Aucune suite n’a jamais été donnée aux nombreuses plaintes déposées.

Il s’agit pourtant du plus grand massacre de civils après la « Semaine sanglante » qui, il y a 150 ans, signait la fin de la Commune de Paris. François Hollande a admis, en 2012, l’existence d’une « sanglante répression », sans plus. Depuis, toujours rien.  (…)

Comme le dit Mehdi Lallaoui de l’Association au Nom de la mémoire : « les mots remettent en mouvement les valeurs de respect et de dignité auxquelles ont droit non seulement les descendants des manifestants d’octobre mais également tous les citoyens de notre pays pour qui la République est synonyme de justice ».

Hors, ajoute t-il « il n’y a jamais eu justice pour les crimes d’octobre. À l’automne 1961, c’est la République qui a sombré dans la Seine avec les noyades des travailleurs algériens ».

Décryptage. 17 octobre 1961, un crime d’État

La journaliste Latifa Madani décrypte pour l’Humanité la manifestation du 17 octobre 1961. Organisée par le FLN et bravant le couvre-feu ordonné par le préfet Maurice Papon, des centaines de … Suite ici :

https://www.humanite.fr/videos/decryptage-17-octobre

Ahmed Miloud

Publié par ahmedmiloud

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2 commentaires sur « Devoir de mémoire-17 octobre 1961:Massacre des Algériens  par la police française »

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